La Cité de Bikélé-Nzong s’impose déjà comme l’illustration la plus tangible de la « politique du résultat » défendue depuis septembre 2023 par le Président Brice Clotaire Oligui Nguema. Conçue sur dix hectares au sud-est de Libreville, l’opération dépasse la simple addition de 322 appartements : elle réinjecte une logique de ville-service dans une périphérie longtemps reléguée au rang de dortoir. Les deux écoles, le dispensaire, le supermarché et les plateaux sportifs intégrés au plan-masse créent un écosystème où l’éducation, la santé, le commerce de proximité et le loisir cohabitent à moins de cinq minutes à pied des logements – un gain de temps et de dépenses de transport décisif pour des ménages modestes.
Sur le plan économique, la fabrication in-situ des briques, pavés et canalettes rompt avec l’import-dépendance chronique du secteur du BTP. En internalisant la chaîne de valeur, le maître d’ouvrage gabonais Wi Manut Services sécurise ses coûts, réduit l’empreinte carbone des approvisionnements et, surtout, crée un vivier d’emplois qualifiés pour la jeunesse locale. Cette démarche « made in Gabon » épouse la stratégie gouvernementale de substitution aux importations et participe à diversifier une économie encore dominée par l’extraction pétro-minière.
Le volet énergétique confié à la SEEG parachève la logique d’urbanisme durable : lignes souterraines, réseaux basse-tension intelligents et réserves foncières pour le solaire ouvrent la porte à une alimentation continue, indispensable aux frigos domestiques comme aux futures micro-entreprises du quartier. L’abandon de la latérite au profit du pavé stabilisé prolonge cette ambition de durabilité, limitant poussière en saison sèche et ornières en saison des pluies.
Sur le front social, la Cité répond à l’urgence d’un marché locatif saturé et spéculatif : normes F3 et F4, luminosité traversante, ventilation naturelle et espaces verts mutualisés redonnent de la dignité à des familles trop longtemps contraintes à l’habitat informel. Chaque clé remise symbolise la transition d’une survie précaire vers une citoyenneté pleine, capable de fonder un capital familial et de s’inscrire dans la durée.
Enfin, l’opération agit comme un signal-fort politique : en préférant la périphérie à la vitrine urbaine, le Chef de l’État assume une inversion des priorités qui crédibilise son discours sur le rééquilibrage territorial. Bikélé-Nzong devient ainsi laboratoire d’un modèle reproductible, allier logement social, services de base et économie locale dans un même périmètre — appelé à irriguer l’ensemble du Grand Libreville, puis les capitales provinciales.
En somme, la Cité de Bikélé-Nzong n’est pas seulement un programme immobilier ; elle cristallise un nouvel art de gouverner où l’infrastructure est pensée comme levier simultané de cohésion sociale, de création d’emplois et de planification urbaine durable.